En vingt ans, la technologie a changé le visage de la DA. Vecteur d’amélioration des process et de gain de productivité, elle a permis aux gestionnaires de mieux piloter leur activité, et plus facilement. L’interactivité personnalisée avec les consommateurs, rendue possible grâce à la connexion des automates à internet, sera la prochaine étape.
La vocation première d’un distributeur automatique est d’apporter un service aux consommateurs en leur donnant la possibilité d’acheter des produits 7/24 et partout. Dans les années 90, pour remplir cette fonction, les professionnels disposaient de machines dites électromécaniques. Aujourd’hui, les automates fonctionnent grâce à l’électronique. Cette évolution s’est faite de manière discontinue, avec des avancées plus importantes que d’autres et dans un cadre réglementé par les spécifications techniques de l’European Vending Association, créée en 1994 par les acteurs de la filière. Fondamental, le travail de l’EVA a permis d’obtenir un niveau de standardisation des machines garantissant l’interopérabilité des différents composants. Elle est notamment à l’origine de la norme EVA DTS qui définit comment doivent s’opérer les échanges d’informations dans la machine, et de l’EVA EPS qui établit des règles concernant les solutions de paiement électronique.
Une plus grande flexibilité dans les programmations
S’il est plus juste de parler d’évolution plutôt que de rupture technologique, force est de constater que l’électronique des automates s’est développée au point qu’elle gère désormais tous les paramètres du DA. « Les menus de programmation se sont considérablement étoffés, ce qui a permis de gagner en souplesse à tous les niveaux », analyse Diamantino Goncalves. Pour le responsable marketing produit de N&W Global Vending, le lancement en 1994 du freestanding boissons chaudes Venezia de Zanussi, avant que l’entreprise devienne N&W Global Vending, a marqué une étape. « La machine intégrait pour la première fois une électronique 8 bits permettant d’affiner les réglages d’eau et de poudre via une programmation et non plus un système manuel ». Il est loin le temps où le choix se limitait à 8 boissons. Les automates de boissons chaudes sont désormais capables de gérer un très grand nombre de sélections dont la réalisation de recettes comprenant des toppings, des sirops ou des produits instantanés, tout en garantissant un niveau de qualité optimum. Certains modèles intègrent dans leur programmation jusqu’à une soixantaine de propositions. Le niveau de flexibilité est tel qu’il permet au gestionnaire de créer sa propre recette sans que cela pose un problème technique. Côté consommateurs, la généralisation des écrans tactiles, du freestanding jusqu’à la petite machine OCS, facilite l’accès à ces sélections, accroît le niveau d’informations délivré tout au long du processus d’achat et permet de personnaliser les boissons. Parallèlement, la qualité du rendu à la tasse s’est sensiblement améliorée. En soluble, l’électronique permet de travailler le séquençage en jouant sur la qualité du mixage, la vitesse de distribution de l’eau et des différents ingrédients d’un produit composé. Chaque réglage s’effectue très précisément, au dixième de gramme près. Le tout avec un gain de rapidité au niveau de la préparation de la boisson. Gestionnaires et consommateurs sont gagnants.
La DA passe à l’affichage électronique
Exit les étiquettes prix en papier, fastidieuses à modifier. A terme, elles feront place à des afficheurs électroniques à LED, simples à gérer et plus vendeurs. Fas, Rheavendors, N&W Global Vending ou Bianchi ont développé ce type de solutions qui affiche non seulement les prix de vente mais aussi des informations simples sur les produits, notamment leur composition nutritionnelle ou la présence éventuelle d’allergènes, voire des messages promotionnels de type « Happy Hour » ou offre spéciale. De quoi générer du chiffre d’affaires supplémentaire tout en gagnant en attractivité. « L’afficheur de plateau permet de communiquer des prix différenciés par type de clientèle en fonction du mode de paiement. Les tarifs s’affichent automatiquement selon que l’utilisateur règle par pièce, clé ou carte », explique Vasco Corra, responsable du développement de FAS. « Les plateaux à affichage électronique des prix sont résolument un progrès en matière de fonctionnalité, de communication, de facilité et de rapidité d’interaction avec la machine pour le gestionnaire et le client final », renchérit Pascale Leblanc, responsable marketing de N&W Global Vending. Cette nouvelle technologie est en phase avec les attentes des utilisateurs.
Les PC intègrent les automates
Le monnayeur est devenu le point central de l’automate. Il valide les transactions en acceptant le paiement des consommations et il permet de collecter les données d’audit utilisées par les gestionnaires pour optimiser l’exploitation de leur parc de machines, organiser les tournées et affiner leur approche commerciale et marketing. En France, les distributeurs automatiques fonctionnent majoritairement selon le protocole EXE (Exécutif), le premier à avoir été utilisé en DA, faisant du monnayeur le maître des transactions. C’est lui qui pilote l’ordre donné à la machine de distribuer le produit. Son audit permet de récupérer des données sur l’inventaire de la machine, les ventes, le contrôle des espèces, le remplissage des tubes, les transactions, les ventes manquées… Contrairement à la France, la plupart des autres pays ont adopté le protocole MDB (Multi Drop Bus) qui permet de suppléer l’intelligence du monnayeur par celle du distributeur qui y est associé, les nouveaux DA étant dotés de puces et de puissants firmware. Cette spécificité française devrait perdurer. Le parc d’automates hexagonal s’étant historiquement développé en EXE, il est probable qu’il le restera, plus pour des questions de méthodes de travail mises en place difficiles à modifier et de coût, que pour des raisons technologiques. Mais, de fait, les deux protocoles coexistent, les fabricants ayant adapté les monnayeurs afin qu’ils puissent communiquer en EXE avec la machine et piloter les modules en mode MDB. A l’avenir, l’intégration de PC changera encore probablement la donne. « Aujourd’hui, certains concepts d’automates font appel à des processus complexes nécessitant l’intelligence d’un PC. Par exemple, le fonctionnement d’un distributeur de pizzas fraîches avec four de cuisson et écran de communication implique le pilotage de nombreuses opérations orchestrées par un PC. La monétique a évolué pour en tenir compte et permet de travailler directement avec lui en s’affranchissant des protocoles EXE et MDB », explique Eric Houri, dirigeant de GTI.
La connectique sans fil simplifie la collecte de données
Des relevés filaires au Bluetooth en passant par l’infrarouge, l’électronique a également fait évoluer la capture des données. Auparavant, les automates étaient simplement équipés d’un compteur mécanique qui indiquait le nombre de consommations effectuées, sans plus. Une étape a été franchie quand les approvisionneurs ont pu récupérer les données de la machine via un câble RS 232 et, avec une imprimante, éditer un ticket d’audit. Le gestionnaire pouvait pour la première fois rapprocher le chiffre d’affaires généré par la machine et le montant de la caisse, en ayant connaissance de ce qui avait été vendu par sélection. Un nouveau pas en avant a été effectué avec la collecte électronique d’informations via des terminaux professionnels. Cette collecte a rendu possible, en regroupant ces informations, la constitution des bases de données, étape préalable au développement de logiciels de gestion dédiés à la DA. Enfin, le professionnel disposait d’un outil lui donnant une vision précise de son activité. Grâce à l’infrarouge, la collecte des données a gagné en rapidité et en simplicité. Plus besoin de câbles. Aujourd’hui, les fabricants misent sur les avantages de la technologie Bluetooth. Les approvisionneurs n’ont plus besoin d’outils type PAD qui, même durcis, peuvent se détériorer. Ils utilisent leur smartphone pour récupérer les audits de manière fiable et sécurisée. De plus en plus de fabricants proposent ce type de solution, notamment Coges, SUZOHAPP ou encore N&W Global Vending dont le kit Blue Red peut être connecté au système de paiement MiZip.