Si fabricants et gestionnaires s’accordent sur la nécessité de proposer la détection de mug pour se passer de gobelets, elle exige néanmoins pédagogie de la part des entreprises et engagement côté utilisateurs
« La détection de mug n’est plus un sujet sur lequel être proactif ; c’est une réalité incontournable, imposée par les consommateurs et les donneurs d’ordre », commence Thierry Collen, chez Rheavendors. Même son de cloche chez Antoine Michelet, Président de l’Igloo Distribution et responsable d’une flotte de 1 700 machines à café dont la majorité est équipée de l’option, pour qui « il est bien sûr nécessaire de la proposer, même si la détection de mug est loin d’être la solution idéale ». D’abord, qu’appelle-t-on détecteur de mug ? « Il s’agit d’une cellule placée dans le réceptacle du distributeur permettant de détecter la présence d’un contenant et de bloquer la descente du gobelet par le distributeur automatique », explique Virginie Detry, responsable marketing chez Maison Lyovel. Autrement dit, le client emmène son mug devant le distributeur automatique et le pose dans la niche au moment de choisir sa boisson. Selon la programmation de la machine, cela permet ou non « la distribution d’une boisson à prix différencié », complète Thierry Collen. Côté fabricants, il s’agit soit d’une option, soit de plus en plus d’un équipement de série. Chez Evoca par exemple, depuis le 1er janvier 2020, le kit photocellule équipe désormais de série toutes les machines de marque Necta, Saeco, Wittenborg et notamment la toute nouvelle gamme Oasi (marque Saeco). Particulièrement adaptée au monde de l’entreprise, plusieurs formules sont possibles ; soit les salariés amènent leurs propres mugs, soit les entreprises les achètent pour le compte de leurs salariés (via la direction, la cellule RSE ou le CSE) soit certaines entreprises mandatent les gestionnaires pour l’achat. C’est là que commence ce qui est souvent perçu comme des contraintes – alors qu’il s’agit d’un temps nécessaire d’adaptation –, d’abord en ce qui concerne les caractéristiques obligatoires que doit avoir le fameux mug ; une taille standard, entre 10 et 11 cm, et être opaque pour que le champ lumineux de la cellule puisse le détecter. Exit donc les petites tasses et le verre transparent ! Ensuite, la machine doit être correctement réglée notamment au niveau de la température de l’eau pour ne pas provoquer de dysfonctionnements ; en effet, si l’eau dépasse une certaine température, un dégagement trop important de vapeur va encrasser la cellule de détection et le kit ne pourra détecter la présence ou non d’un contenant. De son côté, Virginie Detry (Maison Lyovel) insiste sur la nécessité pour le salarié de pouvoir stocker son mug à l’abri de la poussière quand il ne s’en sert pas, et aussi de mettre à disposition un mug invité ou une autre solution pour les visiteurs. Plus généralement, il apparaît essentiel que les entreprises communiquent et accompagnent les salariés sur le sens de la démarche pour les encourager à se munir du bon mug, puis à le nettoyer, autant de « contraintes » qui peuvent être responsables d’une baisse de fréquentation des distributeurs. Par rapport à une éventuelle perte de chiffre d’affaires justement, les gestionnaires semblent assez unanimes : si le mug devient le seul moyen pour se servir un café, cela est à craindre car la pause café est avant tout un moment de plaisir et d’impulsion ; mais si le consommateur a le choix entre gobelet et mug, il pourra toujours, en cas d’oubli ou de problème, se rabattre sur le gobelet. Certains gestionnaires insistent aussi sur le manque d’innovation de la part des constructeurs, soulignant que les détecteurs de mug sont une technologie ancienne qui devrait être rendue beaucoup plus souple et facile d’usage aujourd’hui.