Un rapport Harris Interactive du mois d’Octobre le confirme : la nourriture occupe une « place importante » dans la vie de 93 % des Français. Quels sont, d’après les usages, les enjeux qu’ils y placent ?
Majoritairement associé au plaisir, le fait de se nourrir continue d’être érigé en art de vivre, au pays de la gastronomie. Cela touche les plus jeunes et les plus vieux, en passant par toutes les catégories sociales, jusqu’à devenir un véritable sujet de conversation pour 75 % des Français. Le rapport met en lumière le fait que beaucoup de traditions inhérentes au repas se perpétuent, malgré certains changements de paradigmes impulsés par les jeunes générations. Il semblerait que le repas soit majoritairement pris à table (81 %), en même temps que les autres membres du foyer (88 %), et qu’il soit le même pour tout le monde (90 %). Les femmes sont plus concernées par les hommes dans la conception et la réalisation du repas : 63 % d’entre elles déclarent être responsable des repas, tandis que les conjoints de 28 % d’entre elles partagent cette tâche. Elles sont 85 % à décider des achats alimentaires. Les hommes, tout comme les jeunes, sont plus enclins à utiliser des solutions de facilitation des repas, comme des paniers de légumes et/ou de viande à retirer en point relais, des kits de préparation de recettes, ou le fait de suivre des cours de cuisine. Au total, un Français sur cinq plébiscite ce type d’alternative. Leur succès s’explique en partie par le fait que ces concepts désamorcent les deux contraintes les plus importantes quand il s’agit du repas, à savoir réfléchir à ce que l’on va préparer (pour 40 % d’entre eux), et aller faire les courses (35 %). Malgré cela, 60 % des Français cuisinent tous les jours, 94 % au moins une fois par semaine. Il apparaît en outre que les plats préparés occupent une place plus importante dans l’alimentation des Français : « 41 % estiment manger des plats préparés industriels au moins une fois par semaine, de même que le grignotage (42 %) qui remplace certains repas, plus fréquemment encore chez les hommes et chez les plus jeunes », souligne le rapport.
Comment s’alimentent les jeunes ?
Même s’ils plébiscitent autant que les autres tranches d’âge le moment du repas, ce dernier apparaît comme une source de contraintes plus importante que pour leurs aînés, surtout ceux de 50 ans et au-delà. Comme eux, le fait de réfléchir à une recette et de faire les courses sont les deux freins qu’ils déplorent le plus, néanmoins le fossé se creuse entre eux sur la question de manger sainement : c’est une contrainte pour 28 % d’entre eux contre 15 % chez les 50 ans et plus. La digitalisation du rapport au repas est un autre élément de distinction entre les comportements des moins de 35 ans et les autres tranches d’âge. Sans surprise, ils sont 26 % à déjeuner ou dîner devant un écran. Si 46 % des Français regardent ou écoutent régulièrement des émissions de cuisine, ils puisent également leur inspiration sur les réseaux sociaux et YouTube, surtout chez les jeunes qui sont 16 % à déclarer visionner des podcasts pour apprendre à cuisiner. Enfin, la tendance instafood prend de l’importance dans la vie des Français : un tiers affirme avoir déjà pris son plat en photo, et un quart a ensuite posté les clichés sur Internet. L’analyse met également en exergue un rapport grandissant à l’esthétique de ce qu’ils consomment : « 28 % (des Français) indiquent ainsi avoir déjà choisi leur plat en fonction de son caractère esthétique…