Dans cette filière où l’innovation est permanente, la praticité et la facilité d’usage, l’écoconception et la recyclabilité sont des prérequis. Tandis que le design fait son retour, le Made in France voudrait bien compter parmi les nouveaux axes de développement.
Depuis 2005, l’Observatoire réalisé par Goudlink/MCRR* pour le salon All4Pack Paris décrypte les perspectives à moyen terme des utilisateurs-acheteurs et des fabricants d’emballages, et des équipementiers. A horizon 2016-2018, « l’optimisme de la filière est particulièrement marqué dans les secteurs de l’alimentaire et des boissons », relève Annette Freidinger-Leguay, l’experte internationale en emballage et conditionnement soulignant que « le risque de pénurie des matières premières est peu ressenti ». Force est de constater que, dans leurs stratégies, les acheteurs ont intégré ce risque et la hausse du coût des emballages amorcée en 2011, en mettant en place des mesures telles que la multiplication de leurs sources d’approvisionnement, les commandes à plus long terme et le stockage préventif. Utilisées comme variable d’ajustement, la substitution entre les matières y compris biosourcées et l’incorporation de matières recyclées font tiquer le Président du Conseil National de l’Emballage : « Du côté des matières plastiques, l’économie du recyclage voit sa rentabilité concurrencée par le pétrole très bon marché », pointe Michel Fontaine en craignant que les produits issus du recyclage soient pénalisés au profit des matières premières vierges, jusqu’à provoquer « un choc pétrolier inversé ».
Ecologie, praticité et esthétisme
« Dans le secteur alimentaire, la durée de vie moyenne d’un emballage est de deux ans, et les délais de développement d’une innovation sont de plus en plus courts », remarque Annette Freidinger-Leguay. Sans concession sur la réduction des coûts et l’adaptation à la réglementation, cette course contre la montre laisse peu de répit aux acteurs en quête de différenciation. Depuis 2010, l’innovation s’exprime par la praticité et la facilité d’usage, des items bien installés sur le podium des axes empruntés par la filière, à l’instar de la recyclabilité et de l’emploi des matières recyclées. « Pratiquée de manière quasi systématique depuis quelques années, l’éco-conception fait partie des feuilles de route des services R&D et des démarches RSE des entreprises », précise Michel Fontaine. A la surprise des observateurs, le design reprend de l’importance et grimpe au second rang du Top3 des axes d’innovation 2015. Culte de l’image, besoin de ré-enchanter l’acte d’achat ou affirmation de la personnalité des marques ? Ces formules marketing emballent les produits alimentaires et les boissons comme s’ils étaient des produits de luxe !