Les partenariats se sont multipliés au Salon international de l’agriculture. Preuve que les filières répondent aux signaux envoyés par les Etats Généraux de l’Alimentation qui ont défendu la création et la répartition de la valeur, et une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous.
Santé et nutrition, environnement, traçabilité, bien-être animal et juste rémunération des producteurs ponctuent les réflexions, et les débats sont ravivés au fil de l’actualité sanitaire, économique et politique. C’est ainsi que ces dernières semaines, la France s’est trouvée confrontée, entre autres, aux velléités d’accord commercial entre l’Europe et les viandes du Mercosur ou à la contamination aux salmonelles des laits infantiles. Entre le 24 février et le 4 mars dernier, les distributeurs, les producteurs, les industriels et les associations se sont rencontrés au Salon International de l’Agriculture où ils ont mis en commun leurs compétences et leurs moyens. Ces partenariats arborent des natures différentes certes, mais tous défendent les mêmes ambitions, en écho au discours des EGA.
Synergies en faveur de filières plus justes et plus compétitives
A l’instar du groupe Mondelez qui a célébré le 10e anniversaire de la filière LU Harmony et de Danone avec son programme, bien nommé, « Les pieds sur terre », les industriels portent leurs efforts dans le développement de filières où toute la chaîne de production est valorisée. Tandis que le groupe Aoste revendique son implication dans la filière porcine Label Rouge du Sud-Ouest (Opale), Fleury-Michon s’engage aux côtés de Vallegrain pour créer la filière porcine française bio Vallegrain Développement, dans le but de répondre à une demande croissante de la part des consommateurs, alors que le bio ne représente que 1 % de la production française de viande porcine. Présent pour la première fois au SIA, l’industriel vendéen a également rejoint l’association Ferme France pour mettre en place un étiquetage sociétal sur chaque produit qui répond à sept critères dont le bien-être animal, une rémunération juste pour les producteurs, la réduction de produits phytosanitaires, ou encore la protection et la restauration de l’environnement. La nécessité de soutenir et d’accompagner la production française de viande bio s’exprime aussi chez INTERBEV et INAPORC ; ces interprofessions « mettent en perspective un développement ambitieux des viandes bio, avec pour principal objectif de doubler les productions à l’horizon 2022 », indique le communiqué de presse. Les distributeurs engagés dans ce programme sont Auchan, Biocoop et Système U. Pour leur part, Saveol, Prince de Bretagne et Solarenn s’unissent pour une agriculture durable et responsable au sein de « Sans pesticide, 100 % nature ». Cette structure associative prévoit de produire des légumes sous un même cahier des charges dès 2019. Chacun des partenaires finance depuis une dizaine d’années des organismes spécialisés dans l’innovation appliquée à l’agriculture, notamment dans les domaines de la réduction des pesticides ou leurs alternatives. Lieu de rencontre privilégié, le SIA a également fait se croiser des acteurs majeurs de l’agroalimentaire avec des organismes en besoin de financement comme de visibilité. Ainsi, le groupe Nestlé, représenté par Richard Girardot, s’est positionné en tant que mécène auprès du fonds de dotation de Jeunes Agriculteurs, visant à accompagner de jeunes producteurs pour une agriculture dynamique et tournée vers son avenir. On note que les liens qui se tissent entre les différentes structures défendent majoritairement une agriculture locale. Dans la même veine, les circuits courts sont depuis de nombreuses années le cheval de bataille de Lidl dont les trois quarts des références agricoles sont issus de territoires français. Dans le prolongement de cette stratégie, le distributeur a signé un accord avec Chavegrand, industriel laitier du Centre de la France, afin de développer une politique de rémunération plus juste pour les éleveurs de cette région tout en revalorisant le territoire.