Eco-concevoir, recycler et sensibiliser, ce sont les trois maîtres-mots du livret d’engagements « Economie circulaire et gestion des emballages : les entreprises en action » publié par l’ANIA (Association nationale des industries alimentaires). Revue de quelques actions pour un avenir plus responsable.
« La question du recyclage des emballages est aujourd’hui essentielle pour nos entreprises. Au-delà du respect de certaines réglementations, il s’agit d’un enjeu sociétal et moral, de réputation et de business, » explique Sophie Ionascu, responsable communication de l’ANIA. La production annuelle de déchets ménagers dans le monde dépasse aujourd’hui les 2 milliards de tonnes/an dont 44 % sont d’origine alimentaire ou végétale ; et si rien n’est fait, les mers et océans contiendront à horizon 2050, et sans doute bien avant, plus de plastiques que de poissons… Concomitamment à l’adoption par le Sénat le 27 septembre dernier du projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, et à une prise de conscience qui gagne de plus en plus de citoyens, les industriels tentent d’impulser une série de bonnes pratiques réparties en trois temps : l’encouragement à l’écoconception, l’amélioration du recyclage et la sensibilisation de tous les acteurs.
Mettre fin au gaspillage et transformer les modes de production
L’écoconception, d’abord, vise à intégrer de plus en plus de matériaux recyclés dans les emballages avec un objectif européen de dix millions de tonnes de matière première recyclée mise sur le marché en 2025. Dans ce cadre, Citéo a lancé cette année un appel à projet sur le thème « Ecoconception, recyclage et valorisation » pour développer des solutions industrialisables d’ici aux trois prochaines pour les emballages en papier-carton, métal ou plastique. En arrière-plan, la directive relative à la réduction de l’incidence de certains produits en plastique sur l’environnement fixe deux grands objectifs d’écoconception : des bouchons et couvercles solidaires des récipients lors de leur utilisation et un taux d’incorporation de 30 % de matière plastique recyclée dans les bouteilles à horizon 2030. Parmi les 30 projets sélectionnés, citons les travaux de substitution menés par Candia pour sa brique de lait, la première brique de lait UHT sur le marché français sans aluminium et sans suremballage, et la bouteille écoconçue par Cristaline avec son bouchon attaché. Sur le volet recyclage, Carbios – consortium fondé par Carbios et L’Oréal – a mis au point une technologie de recyclage enzymatique dédiée aux plastiques PET pour produire un PET recyclé grâce à un procédé à faible température, sans pression ni solvant afin d’améliorer le taux de recyclage des plastiques dans le monde. Ainsi Evian s’est engagé à 100 % de plastique recyclé à terme et Orangina Suntory France à 50 % de PET recyclé dans ses bouteilles d’ici à 2025, et à 100 % de PET durable d’ici 2030. Pour le verre, le « Pacte verre » émanant du syndicat Brasseurs de France veut tendre vers 100 % de bouteilles en verre collectées puis recyclées en 2030 et 90 % des canettes en 2025. Dans le même temps, Earth Cup travaille au développement d’un gobelet en carton compostable et recyclable (sans pelliculage en plastique) pour faciliter le recyclage de près d’1,5 milliard de gobelets en carton utilisés chaque année. Une première filière de recyclage du métal dédiée aux emballages légers en aluminium et en acier a aussi été mise en place avec des actions conjointes pour simplifier les consignes de tri, adopter des process dans les centres de tri et imaginer des nouvelles technologies de valorisation. Sont notamment concernés : sachets et poches de compote, capsules de bouteilles, dosettes de café et thé, opercules des couvercles, bougies chauffe-plat. Bien sûr les actions d’écoconception et de recyclage doivent aussi être soutenues par des actions de sensibilisation…