Joseph Meineri, alias Papi Jo, a fêté début avril ses cinquante ans de distribution automatique au Parc de Marseille Chanot, entouré de ses collaborateurs, clients et amis. Rétrospective sur la carrière bien remplie du dirigeant de M2AS.
À 75 ans, Joseph Meineri fait sans aucun doute partie des plus anciens gestionnaires encore fidèles au poste. Après 50 ans d’activité dans la distribution automatique, il porte un regard lucide sur la profession et son évolution depuis ses débuts.
De la boulangerie à la DA
À l’origine, Joseph Meineri était boulanger. Un jour, un représentant de commerce frappe à sa porte et lui propose d’exploiter des distributeurs automatiques. En 1968, la DA balbutiait, mais « Papi Jo » va y trouver beaucoup d’intérêt. Il va donc dans un premier temps exercer en nom propre avec son frère Jean et sa soeur Monique. Quatre ans plus tard, la DA a pris beaucoup d’importance et l’activité dépasse même la boulangerie. Ils décident donc de quitter la boulangerie et (s’)investissent dans la construction d’un premier laboratoire de 70 m² pour fabriquer sandwiches, viennoiseries et produits traiteur. Le succès est au rendez-vous, « le développement a été énorme » raconte Joseph Meineri, à tel point qu’en 1980, un deuxième laboratoire de 300 m² est ouvert pour faire face à la demande. Dix ans après, en 1990, un troisième laboratoire de 2 500 m² voit le jour : « A l’époque, il n’y avait ni Sodebo ni Entr’Acte et nous vendions à tous les Gestionnaires. Quand ils sont apparus sur le marché, la dégringolade a été rapide, et ma société, Marseille Auto Ali – MAA – a déposé le bilan » se souvient-t-il. Dans la foulée, il créera la structure actuelle, M2AS, avec son fils Julien. Aujourd’hui, l’entreprise, adhérente de Proxi Pause, compte 35 collaborateurs qui gèrent une quinzaine de tournées et exploitent 1 100 freestanding et OCS.
Un regard lucide
En cinquante ans, Joseph Meineri a vécu de nombres révolutions dans ce métier. Mais ce qui le touche le plus, c’est quand il entend dire que la DA artisanale est finie : « Je ne suis pas d’accord avec ça. Il y a encore et il y aura toujours de la place pour les artisans, à condition qu’ils travaillent bien » s’insurge-t-il. D’ailleurs, il confesse n’employer aucun commercial, le bouche à oreille restant pour lui une source de développement continue. Pour appuyer son propos, il cite la BNP avec laquelle il travaille depuis quarante-neuf ans ou encore la compagnie maritime CMA/CGM,
cliente depuis vingt-six ans. Avec une pointe de fierté, il compte sur les doigts d’une main les postes perdus depuis cinq ans. Alors qu’il a commencé à travailler à treize ans et demi, Joseph Meineri travaille encore et manifeste son bonheur de pouvoir toujours le faire. Pour conclure, il souhaite « remercier la DA car je me suis toujours enrichi au contact des autres ».