A 31 ? « Un clin d’œil aux routes légendaires américaines auxquelles le blues fait souvent référence, comme la Route 66 ou la Blues Highway Route 61. Mais en version lorraine, la A 31 est l’autoroute qui traverse notre région et que nous empruntons très souvent pour nos répétitions ! » s’amuse Richard Krause. Cet épicurien aime manier l’humour, comme les deux autres membres du groupe, Tof, percussionniste et harmoniciste, avec lequel il a décidé de monter le groupe en 1995, et Pat, guitariste et prof de musique, qui les a rejoints deux ans plus tard et ne les a plus quittés. « J’ai rencontré Tof quand j’étais journaliste à Radio L et on s’est lié d’amitié ». Avant d’intégrer le secteur de la DA, Richard Krause a en effet mené une vie qu’il aime qualifier de « saltimbanque », au sens noble du terme.
Des voyages et de la musique
Il a 18 ans dans les années 80 quand il décide de quitter sa ville natale, Morhange (Moselle), pour tenter sa chance à Paris. Par le biais de rencontres, il devient animateur dans des clubs de vacances en Israël et au Maroc, puis il voyage aux Etats-Unis, notamment en Californie où réside une partie de sa famille. « Mon univers musical s’est élargi. J’ai écouté beaucoup de musique roots, notamment du blues ». A son retour dans la capitale, c’est le début des radios libres. Il prend des cours de chant. Sa culture musicale et son expérience d’animateur lui permettent d’être embauché dans des stations FM avant de décrocher, dans sa région natale, un poste de journaliste spécialisé musique à Radio L. Très écoutée, cette station généraliste locale du groupe Républicain Lorrain accordait une large place à la musique. Mais elle a fini, pour des raisons économiques, par être vendue au groupe NRJ. « Il aurait fallu que je reparte à Paris. Mon fils venait de naître, j’ai préféré répondre aux sollicitations de mon père et prendre le poste de responsable commercial dans son entreprise. C’était au début des années 90, période dorée pour la distribution automatique. Un grand nombre d’entreprises n’étaient pas équipées. La guerre des prix ne sévissait pas encore. De nouvelles technologies étaient lancées quasiment tous les jours. Le milieu était très stimulant ».